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S’il n’est pas encore reconnu officiellement comme un droit fondamental de par le monde, l’accès à l’énergie aurait pourtant toutes les raisons de l’être tant l’absence d’électrification handicape grandement de nombreuses populations. Alertée par l’association Codeaukhmer sur la situation vécue par certains villages de la campagne cambodgienne justement impactés par ce problème, l’ESME Sudria a confié à trois de ses étudiants de 5e année de la Majeure Energies renouvelables & smart grids la réalisation d’un projet pour y faire face.
Après plusieurs mois de travail, Julien Degryse, Thomas Kobak, Louis Podevin (promo 2021) ont ainsi conçu un prototype fonctionnel prometteur pour une future mise en place d’un mini-réseau d’énergie propre pour les territoires isolés de toutes infrastructures électriques. Reposant sur un smart grid (la partie dite « intelligente » des réseaux électriques), ce dernier consiste en une carte électronique de gestion d’énergie qui, alimentée par des panneaux solaires, des éoliennes et des piles à combustible, permettrait ensuite d’être utilisée de façon autonome et automatisée par les villages concernés.
De gauche à droite : Thomas Kobak, Julien Degryse et Louis Podevin
Thomas : Elle me semblait particulièrement porteuse pour l’avenir. Bien sûr, il y a beaucoup d’autres Majeures intéressantes à l’ESME Sudria, mais j’étais sûr que celle-ci allait davantage me combler, notamment du fait de la diversité des sujets proposés.
Julien : Pour ma part, comme j’avais fait un Bac STI2D, soit un Bac technique spécialisé dans l’environnement, rejoindre cette Majeure me semblait naturel.
Louis : C’est un choix lié à l’importance de la transition écologique, une chose dont je n’ai pas arrêté d’entendre parler depuis mon arrivée à l’ESME Sudria. Et pour répondre à cet enjeu, je ne voyais pas d’autres Majeures plus adaptées !
Thomas : Tout a commencé avec notre projet de 4e année, déjà axé autour du thème du smart grid. Il s’agissait d’une carte de contrôle pour le délestage de charges, avec un chargeur de panneaux solaires. Ce projet ayant été une réussite, l’école nous a alors proposé de prolonger l’expérience mais dans un autre registre cette fois-ci, en nous mettant en relation avec une association, Codeaukhmer, qui cherche à donner accès à l’énergie dans des villages isolés. Nous avions donc pour projet de fin d’études de créer un système de gestion d’énergie renouvelable.
Louis : Pour approfondir le côté technique, ce projet a pris la forme d’un mini-grid, c’est-à-dire un réseau électrique isolé fonctionnant en totale autonomie grâce aux énergies renouvelables, embarquant un système smart grid.
Louis : Elle agit essentiellement sur un programme de développement rural pour résoudre différents problèmes rencontrés dans les campagnes cambodgiennes. Parmi ces problèmes, il y avait donc ce déficit d’électrification. En effet, les jeunes Cambodgiens préférant très souvent quitter les campagnes pour les villes, de nombreux villages sont plus au moins délaissés par les autorités, si bien qu’ils se retrouvent encore aujourd’hui privés d’électricité.
Thomas : Même si l’association est venue demander à l’ESME Sudria d’imaginer une solution, nous n’avons pas été en contact direct avec elle, notre travail reposant principalement sur un cas d’étude technique. Elle nous a simplement indiqué l’objectif à atteindre.
Julien : Nous avons un prototype fonctionnel, avec un système fiable techniquement, mais nous ne pouvons pas encore l’implémenter dans un village ni en tirer une très grosse puissance énergétique, le circuit actuel ne s’y prêtant pas. Par contre, des évolutions sont possibles, comme le fait de mettre en place une carte électronique permettant un plus haut ampérage.
Louis : Dans l’idéal, il faudrait que le projet bénéficie du soutien d’autres partenaires plus importants afin de pouvoir lever des fonds et ainsi implémenter la solution sur un village test. C’est ce qu’on appelle un démonstrateur smart grid. Le potentiel est là.
Thomas : Le challenge ! En effet, ce projet de fin d’études a été un peu particulier à mener à cause du confinement. Toute la partie théorique s’est d’ailleurs faite à distance, ce qui n’était pas forcément très simple ni amusant. À l’inverse, la partie prototypage a été bien plus épanouissante : nous avons alors pu collaborer en équipe et résoudre ensemble les problèmes qui se posaient à nous durant la conception.
Louis : En ce qui me concerne, au-delà de pouvoir travailler sur un projet ayant du sens, j’ai beaucoup aimé le fait de créer un software et de l’implémenter en hardware. Bien souvent, durant le cursus de l’ESME Sudria, on fait soit du software, soit du hardware, mais rarement les deux en même temps. Là, il s’agissait vraiment de mêler ces deux domaines. Durant les phases de test, on pouvait ainsi voir ce qui n’allait pas, ce qui fonctionnait… C’était très stimulant.
Julien : J’ai aussi beaucoup aimé l’aspect hardware et les tests à mener ! Pour autant, le gros défi à mes yeux a été le design du PCB, soit notre circuit imprimé. C’est quelque chose qui ne vous donne pas le droit à l’erreur généralement !
Louis : D’ailleurs, pour la petite histoire, la première version de notre carte a brûlé la veille de la soutenance ! J’ai donc un conseil pour les futurs étudiants ingénieurs : continuez à travailler sur votre projet jusqu’au dernier moment car tout peut arriver ! (rires)
Le trio en compagnie de Véronique Bonnet, directrice générale déléguée de l’ESME Sudria
Fondée en 1905, l’école d’ingénieurs ESME forme en 5 ans des ingénieurs pluridisciplinaires, prêts à relever les défis technologiques du XXIe siècle : la transition énergétique, les véhicules autonomes, la robotique, les réseaux intelligents, les villes connectées, la cyber sécurité, et les biotechnologies.
Trois composantes font la modernité de sa pédagogie : l’importance de l’esprit d’innovation ; l’omniprésence du projet et de l’initiative ; une très large ouverture internationale, humaine et culturelle. Depuis sa création, près de 15 000 ingénieurs ont été diplômés. L’école délivre un diplôme reconnu par l’Etat et accrédité par la CTI.
Etablissement d’enseignement supérieur privé – Inscription au Rectorat de Créteil – Cette école est membre de IONIS Education Group comme :