L’ESME Sudria lance des Bachelors pour accompagner la nouvelle ère industrielle


À partir de la rentrée 2020, l’ESME Sudria comptera plusieurs nouveaux cursus diplômant en plus de celui, historique, consacré au titre d’ingénieur. Une révolution pour l’école plus que centenaire, mais une évolution logique pour relever les futurs défis de l’usine 4.0 en aidant les entreprises à recruter des profils Bachelors qualifiés et complémentaires des ingénieurs comme l’explique Véronique Bonnet, directrice générale déléguée de l’ESME Sudria.

L’ESME Sudria lance des Bachelors pour accompagner la nouvelle ère industrielle

Véronique Bonnet, lors de l’Innovation Week 2020

L’ESME Sudria lance quatre Bachelors pour son campus parisien et un Bachelor pour son campus bordelais. Quels sont-ils ?

Véronique Bonnet : Même si l’ESME Sudria est une école d’ingénieurs généraliste, elle repose sur deux piliers, à savoir l’énergie et le numérique. Comme nous enseignons les sciences de base liées à la production et la distribution d’énergie – l’électricité, la motorisation… –, nous avons choisi de créer deux Bachelors sur notre campus parisien autour de cette thématique. Le premier Bachelor associe l’énergie à un domaine qui, à l’heure actuelle, compte parmi les principaux consommateurs d’énergie : le bâtiment. Il s’agit ainsi du Bachelor Ingénierie des Smart Buildings, qui vise à faire de l’optimisation énergétique pour les bâtiments. Le second Bachelor concerne les transports, un autre domaine très « énergivore », et se nomme Bachelor Ingénierie des transports éco-intelligents.

Pour le numérique, nous avons créé, aussi sur le campus parisien, le Bachelor Ingénierie IoT et Cybersécurité, qui représente un enjeu important avec la croissance du nombre d’objets connectés dans les années à venir. Le second Bachelor rattaché au numérique est plus particulièrement axé autour du développement informatique : c’est le Bachelor Ingénierie de la Transformation Digitale.

Enfin, pour Bordeaux, il s’agit du Bachelor en Systèmes Aéronautiques, lié à l’écosystème important en la matière dans la région.

Les programmes de ces cinq Bachelors sont tous réalisés avec l’apport de partenaires entreprises. Par exemple, le Bachelor Ingénierie des Smart Buildings bénéficiera de l’expertise de Vinci Energie, Engie Ineo, Eiffage Energie ou encore Bouygues Energie. Certains de ces programmes seront aussi construits en lien avec d’autres écoles du Groupe IONIS. L’IPSA est ainsi à nos côtés pour les Bachelor Ingénierie des transports éco-intelligents et Bachelor en Systèmes Aéronautiques. Dans le volet numérique, l’EPITA est partie prenante du Bachelor Ingénierie IoT et Cybersécurité comme SUP’Internet pour le Bachelor Ingénierie de la Transformation Digitale.

L’ESME Sudria lance des Bachelors pour accompagner la nouvelle ère industrielle

Pourquoi une école d’ingénieurs plus que centenaire décide aujourd’hui de proposer également des Bachelors en ingénierie ?

Il y a deux raisons principales. La première est de répondre aux besoins spécifiques des entreprises. En effet, avec le développement de nouvelles technologies par des ingénieurs, nombreuses sont les entreprises qui disposent d’outils ou de solutions de pointe nécessitant d’être désormais exploités. Autrement dit, ces entreprises ne sont pas dans une logique de conception : elles souhaitent mettre en œuvre ces produits. Or, comme ces derniers sont construits avec et autour de technologies de pointe, il n’y a pas beaucoup de gens capables de les utiliser à part les ingénieurs. Les demandes des entreprises portent donc sur de nouveaux métiers dédiés à des profils pouvant maîtriser ces nouveaux outils, pour des missions davantage tournées vers le paramétrage, l’application et la mise en œuvre. Ces métiers sont liés aux nouvelles technologies, mais se basent sur des niveaux de qualification intermédiaires, entre le Bac et le titre d’ingénieur. D’où ce choix de créer des Bachelors en Bac+3 qui est conforme au parcours Licence Master Doctorat (LMD).

La seconde raison, c’est la réforme du Bac qui nous demande d’intégrer des profils plus variés à des formations scientifiques pointues. En effet, cette réforme va créer des profils de bacheliers plus différenciés qu’auparavant ! Par le passé, l’ESME Sudria accueillait principalement des bacheliers S ou STI2D. Désormais, les bacheliers ayant plus de liberté dans leurs choix de spécialités, le monde de l’enseignement supérieur doit s’adapter. Prenons l’exemple d’un élève de seconde qui souhaite faire un peu de sciences, un peu d’économie et un peu de langues étrangères parce qu’il a envie de découvrir différents domaines. Si, par la suite, il garde ensuite une seule matière scientifique et l’anglais par exemple, mais se rend compte au moment du Bac qu’une carrière dans les sciences l’attire finalement, il se retrouve confronté à un problème : son profil est intéressant, avec du potentiel, une culture du raisonnement, une appétence pour les sciences et une bonne culture générale, mais il n’est pas forcément adapté au cursus d’ingénieur classique proposé par notre école. Nos Bachelors s’adresseront alors naturellement à cet élève.

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Comment cela se traduira pour les futurs étudiants ?

Ces trois années de Bachelor vont consolider leurs connaissances scientifiques, en maths et physique, et leur permettre d’acquérir des compétences professionnelles dans un domaine d’application spécifique. De ce fait, les Bachelors diplômés pourront trouver rapidement un emploi dans des entreprises avec une forte valeur ajoutée technique ou, s’ils le souhaitent, éventuellement bifurquer sur le Cycle Ingénieur de l’ESME Sudria, pour trois années d’études supplémentaires permettant d’obtenir le titre d’ingénieur. Cela donnera naissance à des ingénieurs dotés de profils plus variés et diversifiés, mais surtout évitera de disqualifier des jeunes qui, à l’âge de 15 ou 16 ans, n’ont pas fait le choix unique des sciences afin de profiter des opportunités proposées avec ce nouveau Bac.

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Finalement, c’est une manière de former des experts 2.0 à l’heure de l’usine 4.0, non ?

Cette formule me plaît bien ! Prenons le cas de notre Bachelor en cybersécurité : nous avons souhaité le spécialiser autour de l’Internet of Things (IoT), c’est-à-dire les objets connectés. Pourquoi ? Parce qu’il existe et qu’il existera encore davantage de problématiques de sécurité autour des réseaux d’objets connectés pour des hôpitaux, des villes intelligentes, etc. Ces étudiants seront alors formés à comprendre ce que sont les différents réseaux de capteurs, les réseaux télécoms utilisés dans les réseaux d’IoT, les outils existants… Ils seront alors capables de travailler sur un projet comportant un réseau IoT pour le sécuriser. C’est un vrai travail de mise en œuvre consistant à choisir la bonne boîte à outils pour ensuite à la paramétrer et l’adapter au projet. Leurs métiers nécessiteront une haute expertise tout en étant davantage centrés sur la pratique et le déploiement que sur la conception. D’une certaine manière, les diplômés de ce Bachelor seront complémentaires de ceux de la Majeure Cybersécurité de notre cursus d’ingénieurs qui, elle, forme déjà des personnes capables de développer de nouveaux outils pour contrer des cyberattaques.

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