Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !

Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !

Actuellement en 4e année à l’ESME au sein de la Majeure Design pour l’industrie 4.0 du Parcours Ingénieur-Designer, Antoine Ribault (promo 2023) fait partie des grands espoirs français du standup paddle, un sport nautique de plus en plus populaire. Naviguant entre ses cours et les compétitions en France comme à l’étranger, il parvient à mener de front ses deux passions, dressant même des passerelles entre le monde de l’ingénieur et celui du sport de haut niveau. Rencontre avec un étudiant-athlète à la motivation inaltérable.


Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !

Antoine Ribault, aussi à l’aise à l’ESME…


Qu’est-ce qui t’a poussé à rejoindre l’ESME ?  

Antoine Ribault : J’ai toujours été attiré par le côté scientifique et la conception. Petit déjà, j’étais passionné par le monde du nautisme et adorais le modélisme. C’est pour cela que je souhaitais devenir ingénieur : je voulais être à la base de projets et pouvoir développer des produits, idéalement dans le secteur nautique. En terminale, je me suis donc mis à recherche de l’école qui me permettrait de développer tous les atouts pour devenir un bon ingénieur. Je voulais aussi une école avec un bon réseau et qui puisse me permettre de continuer en parallèle à pratiquer le paddle en compétition. Quand j’ai contacté l’ESME, l’administration m’a dit que l’école ne faisait pas d’emploi du temps aménagé mais qu’elle était toujours prête à s’adapter et à discuter si besoin. J’ai eu un bon feeling et comme je savais que mes futurs professeurs allaient être à l’écoute, j’ai décidé de la rejoindre. Et je ne regrette pas d’avoir fait ce choix.


Quand as-tu débuté le paddle ?

Antoine Ribault : J’habite en région parisienne depuis que je suis tout petit et j’ai commencé le paddle en 2016, à Boulogne-Billancourt. Auparavant, je faisais beaucoup de natation et de sports nautiques. Quand j’ai arrêté la natation, mes parents m’ont encouragé à poursuivre une activité sportive. Au départ, j’étais davantage attiré par la planche à voile, mais cela allait être plus compliqué à pratiquer ici. Mon père m’a alors fait essayer l’aviron et d’autres sports nautiques, puis un jour, j’ai rencontré une personne qui m’a parlé de l’existence d’un club de Paddle Race à Boulogne-Billancourt. J’avais déjà eu l’occasion d’en faire un peu avec des amis et je me suis tout de suite dit que c’était ce qu’il me fallait !


Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !

… que sur l’eau !


Où le pratiques-tu ?

Antoine Ribault : Dans un club situé sur la base nautique départementale de Sèvres, juste en face de Boulogne, où se trouve un bras de la Seine dédié à la pratique du sport nautique en plus du trafic fluvial. Sur la base, en comptant tous les clubs, nous sommes environ 1 200 adhérents : il y a des clubs d’aviron, de kayak… Et c’est justement au sein de deux clubs différents de kayak que l’on retrouve des sections de paddle, un sport qui se développe de plus en plus en Île-de-France. Moi, je fais partie du BAC Canoë-Kayak mais comme on est forcément rattaché à la Fédération Française de Surf (FFS) pour les compétitions, j’appartiens également au Crozon Waterman Club. Cela me permet d’avoir une licence, un entraîneur et d’autres personnes avec qui m’entraîner.


Tous les sportifs ne se lancent pas forcément dans des compétitions. Qu’est-ce qui te plaît là-dedans ?

Antoine Ribault : En natation, je faisais déjà de la compétition et j’ai également pris part à beaucoup de tournois de tir à l’arc plus jeune. En fait, j’ai toujours adoré ça, y compris au niveau scolaire. C’est plus pour l’esprit et l’ambiance que dans le but d’écraser les adversaires. J’aime le fait de toujours vouloir se dépasser, d’avoir une bonne préparation… C’est tout un cycle qui se met en place pour atteindre des objectifs. Et c’est toujours sympa de pouvoir, grâce aux compétitions, voyager, de rencontrer des gens…


Tu as très vite commencé la compétition en paddle, non ?

Antoine Ribault : C’est vrai. Mes premières sessions de paddle sur la Seine remontent à janvier 2016 et, en juillet de la même année, j’effectuais ma première compétition en junior, à la Baule, lors d’une Coupe de France également qualificative pour les championnats de France. Ayant la chance d’avoir une maison de vacances là-bas et plein de gens de mon club qui comptaient y participer, j’ai pu y prendre part. Durant la course, je me suis assez bien débrouillé, si bien que l’on m’a conseillé de continuer à m’améliorer pour refaire une Coupe de France et ainsi espérer me qualifier pour les prochains championnats. Je suis donc retourné faire une compétition en septembre à Annecy pour ensuite, en octobre, participer à mes premiers championnats de France, à Hossegor, avec tous les meilleurs Français. Bon, j’ai fini loin derrière eux car j’étais vraiment inexpérimenté, mais l’ambiance m’a conquis. J’ai adoré et je me suis dit qu’il fallait que je refasse des compétitions pour revenir encore meilleur. J’ai vraiment été piqué et depuis, je continue à vouloir toujours aller plus loin.


À quoi ressemble une compétition de paddle ?

Antoine Ribault : Dans ma discipline, le Paddle Race, il y a trois formats de course qui se détachent. Il y a le sprint, une crouse très rapide sur, en général, 200 m. Il y a ensuite les beach races ou technical races, qui se déroulent sur 1 km, avec des passages de bouées, généralement en bord de mer ce qui rajoute de la technicité à la course. Elles durent en général entre 30 et 40 minutes et sont très intenses. Enfin, il y a les courses de longue distance, qui se font sur 10 à 20 km. Pour autant, il y a assez peu de courses au format sprint aujourd’hui. Par exemple, lors d’une Coupe de France, on va principalement avoir une longue distance le samedi et une technical race le dimanche, avec un résultat sur le cumul des deux courses.


Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !

Comment appelle-t-on un pratiquant du paddle en compétition ?

Antoine Ribault : Le terme anglais, c’est « SUP Racers » car le Paddle s’appelle normalement le standup paddle !


Quelles sont les qualités d’un bon SUP Racer ?

Antoine Ribault : La plus importance, c’est la technique. C’est ce qui fait la différence. Nous sommes dans un sport d’endurance où ce n’est pas le plus musclé qui va forcément gagner : sans technique pour transmettre toute son énergie dans la vitesse, ça ne sert à rien ! Après, d’autres facteurs peuvent aussi rentrer en compte, comme les lectures de plan d’eau sur l’océan ou avoir un bon équilibre, notamment quand c’est agité. C’est un sport finalement très complet, qui en plus du physique demande aussi d’avoir d’autres atouts techniques qui s’acquièrent au fur et à mesure en s’entraînant et en gagnant en expérience.


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C’est finalement très éloigné de l’image du paddle de loisir !

Antoine Ribault : C’est vrai ! Généralement, les gens ont uniquement en tête l’image du stand up paddle qu’ils vont faire sur la plage un été en vacances. Mais quand ils nous voient arriver avec nos planches et nos pagaies très différentes des leurs, ils comprennent que c’est un vrai sport super complet !


As-tu des souvenirs mémorables de courses, de performances ?

Antoine Ribault : J’ai déjà fait deux-trois bonnes courses qui, à chaque fois, me remotivaient derrière pour continuer à avancer. Quand j’étais en catégorie junior, j’ai obtenu un titre de vice-champion de France en technical race et, en même temps, deux titres de vice-champion de France universitaire. J’ai aussi pu faire des résultats sur quelques courses internationales, comme en 2019, pour l’une de mes premières, en finissant 13e au Vendée Gliss Event. Et même s’il n’y a pas eu beaucoup de courses à l’étranger pendant ces deux dernières années à cause de la Covid-19, j’ai tout de même pu faire de bons résultats sur des courses françaises. D’ailleurs, la France est reconnue comme l’une des meilleures nations au monde, avec une densité de champions assez importante. Par exemple, quand tous les meilleurs Français sont réunis sur une course et que tu parviens à finir dans le top 10, tu peux clairement te considérer comme faisant partie des meilleurs mondiaux ! Dernièrement, on a enfin pu reprendre les compétitions internationales. Au début du mois de juin, j’étais en Espagne, à Santa Pola dans la province d’Alicante, pour l’une des plus grosses compétitions de l’année, réunissant les meilleurs mondiaux, qui est aussi une course sélective à l’équipe de France pour la participation aux prochains championnats d’Europe et du monde ISSAP (pour « International Surfing Association »). Malheureusement, je n’ai pas pu obtenir le résultat que j’espérais, mais mon objectif est de continuer à progresser et à prendre de l’expérience sur ces courses comme les sélections de l’équipe de France !


À quelle fréquence t’entraînes-tu ?

Antoine Ribault : Cela dépend de la saison. Sur une préparation hivernale classique, on est sur 10 à 12 entraînements par semaine. Ces entraînements ne sont pas tous sur l’eau : il y a aussi de la préparation physique et de la pratique d’autres sports, pour ne pas faire que de la pagaie, surtout en hiver, afin de ne pas prendre froid. Mon entraîneur, Amaury Dormet, aime d’ailleurs bien faire ce qu’on appelle du cross training.


Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !

Comment parviens-tu à allier études supérieures et sport en compétition ?

Antoine Ribault : Cela n’a pas été simple au début, notamment durant les deux années du Cycle préparatoire. Cela m’a demandé d’avoir une très bonne organisation et beaucoup de rigueur sur les emplois du temps pour être focalisé à la fois sur les cours et les entraînements. Je savais pour autant que cette période n’allait pas forcément me permettre d’être aussi performant que ce que j’aurais voulu l’être en paddle car je devais vraiment mettre l’accent sur les études à ce moment-là. L’idée, c’était de rester malgré tout performant et de continuer à progresser. Et j’ai eu la chance d’avoir des professeurs vraiment tops, qui étaient compréhensifs sur certaines absences liées aux compétitions et qui répondaient à toutes mes questions si besoin. Et puis, mes premières années à l’ESME m’ont appris à être plus autonome dans mon travail, ce qui m’a aussi permis de mieux m’organiser et de me recentrer. Enfin, mener ces deux activités voulait aussi dire de sortir un peu moins avec les copains en semaine ou les week-ends, même si je me gardais tout de même du temps pour voir mes amis, ce qui est très important. À présent, maintenant que j’ai intégré la Majeure de professionnalisation Ingénieur-Designer, il y a une plus grande proportion de projets à mener : cela me laisse plus de temps encore pour remettre l’accent sur les entraînements et chercher de meilleurs résultats.


Le monde de l’ingénierie façonne-t-il aussi ta pratique du sport ?

Antoine Ribault : Bien sûr ! Pour moi, il y a beaucoup de connexions entre les deux mondes et c’est d’ailleurs pour cela qu’avec l’école, j’essaye aussi de plus en plus de voir comment promouvoir le fait de pouvoir mener des activités sportives pendant les études. En effet, les deux sont très liées dans la préparation : on a besoin d’avoir une certaine rigueur, une bonne gestion de son emploi du temps, des capacités de travail… Tout cela m’aide à progresser. De plus, le côté ingénieur-scientifique pousse à développer une certaine philosophie de réflexion, que l’on peut retrouver également sur une planification d’entraînement afin de préparer une future compétition, pour savoir comment être performant au bon moment. Et je pense que si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce au fait d’avoir pu mixer cela. D’ailleurs, lors de stages en entreprises, on m’a déjà fait remarquer que j’avais une certaine maturité dans la gestion du stress et dans le management de projets. Cette double casquette d’étudiant-athlète pousse à devoir s’adapter continuellement, à se remettre en question et à s’aider des gens autour de soi. De toute façon, le travail d’ingénieur est un travail d’équipe et c’est pareil dans le sport : même si je pratique un sport individuel, cela reste du collectif, avec l’entraînement, le soutien des amis, de la famille… Les gens qui gravitent autour de vous, vous aident aussi dans votre progression. Je le vois notamment cette année car, avec mon entraîneur, j’évolue au sein d’une team de trois Sup Racers cherchant tous à performer. Même si l’on ne s’entraîne pas tous au même endroit, on se pousse mutuellement. Cela rajoute du collectif.


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Le design, c’est aussi une affaire d’ingénieurs

Antoine Ribault fait partie de la première promotion de l’ESME à pouvoir suivre une Majeure du Parcours Ingénieur-Designer initié en 2019 par l’école. « Nous avons créé cette Majeure et ce Parcours pour ne pas uniquement aborder l’innovation sous l’angle technologique, explique Vincent Viard, son responsable. En effet, trop souvent on innove pour innover, sans penser au reste. Nous voulions donc intégrer une dimension de design, tout en conservant ce background technologique puissant, pour amener les étudiants à se poser la question de savoir si telle ou telle innovation avait réellement une raison d’être dans la société. Est-ce que les utilisateurs potentiels sont réellement demandeurs ? Est-ce que le temps de cette innovation correspond au temps de la société ? Etc. Le propos est vraiment de raccrocher la démarche d’innovation à son application dans le monde réel. »

Cette approche s’inscrit pleinement dans la raison d’être de l’école qui cherche à former des ingénieurs responsables. Ces derniers doivent ainsi être en mesure de se demander si leurs actions d’ingénieurs correspondent bel et bien à une réalité sociale, à des utilisateurs existants ou ayant vocation à exister. Et pour y parvenir, la majeure ne s’articule pas autour de cours magistraux théoriques : elle s’inscrit dans un ensemble de projets d’application durant parfois plusieurs mois. C’est ainsi qu’Antoine a pu, avec deux autres camarades, développer un produit ambitieux pour son projet de 4e année. « Notre thématique portait sur « les éléments personnels électriques de déplacement », notamment en ville, confie l’étudiant. Nous avons alors imaginé un skateboard électrique gonflable qui pourrait répondre à la problématique du rangement et celle du transport quand l’objet n’est pas utilisé. En effet, nous avons observé que ce dernier pouvait être un frein à l’achat et à l’usage de ces éléments, certains utilisateurs craignant un vol ou d’être trop encombrés lors qu’ils prennent les transports en commun. » Un bon exemple d’innovation designée pour s’adapter aux usagers !


Antoine Ribault (ESME promo 2023), un futur ingénieur champion de SUP Racer !
Énergie, développement durable, numérique… l’ESME se transforme pour préparer l’avenir
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