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Énergie, développement durable, numérique… l’ESME se transforme pour préparer l’avenir

Un nouveau statut juridique, une raison d’être, un nouveau logo et de nouvelles ambitions : l’ESME démarre cette rentrée 2021-2022 sur les chapeaux de roues ! Son objectif ? Ancrer plus que jamais ses futurs ingénieurs audacieux, créatifs et innovants dans une approche métier associant avancées technologiques et responsabilités des aspects humains, sociétaux et environnementaux. Un défi incontournable à l’heure de la transition énergétique et numérique comme l’explique Véronique Bonnet, directrice générale de l’ESME.


Énergie, développement durable, numérique… l’ESME se transforme pour préparer l’avenir

Véronique Bonnet


L’ESME a, cet été, changé de statut juridique, voyant l’école passer d’association à société à mission. Qu’est-ce que cela implique ?

Véronique Bonnet : En fait, ce changement de statut s’intègre dans une évolution plus globale de l’école qui cherchait justement à faire évoluer sa stratégie et ses formations autour d’une question : quels ingénieurs avons-nous envie de former ? Ce virage a été amorcé il y a deux ans maintenant, formalisé par une politique RSE autour du développement durable et de l’engagement sociétal. Étant donné son domaine d’expertise concentré autour de l’énergie et des technologies du numérique, deux grands leviers de cette transition, l’ESME avait une légitimité particulière à embrasser ce virage que de plus en plus d’acteurs de l’innovation prennent et qu’in fine, tout le monde devra prendre. Ces domaines de l’énergie et du numérique nous donnent une responsabilité en tant qu’école d’ingénieurs par rapport aux besoins et à l’évolution de la société. Enfin, ce changement de statut s’inscrit aussi dans la volonté du Groupe IONIS de donner à l’école une plus grande liberté d’entreprendre et davantage de moyens d’investir, autrement dit d’assumer ce statut d’école d’ingénieurs privée pouvant fonctionner comme une réelle entreprise. Or, comme une école ne peut être une entreprise comme une autre, le statut de société à mission rendu possible avec la loi PACTE de 2019 nous a rapidement semblé idéal pour atteindre ces objectifs.


Avant même ce changement, l’enseignement de l’ESME intégrait déjà « l’innovation responsable », notamment au travers des projets de fin d’études menés par ses étudiants. Cette évolution est finalement un moyen d’affirmer encore davantage cette ambition, non ?

Ce nouveau positionnement s’inscrit dans une certaine continuité : on ne peut clairement pas parler de rupture ! Toutefois, ces enjeux, notamment environnementaux et sociétaux, n’étaient pris en compte jusqu’à présent que dans certaines de nos spécialités déjà positionnées sur le sujet (comme la Majeure Transformation énergétique, la Majeure Énergies renouvelables et smart grids, la Majeure Biomécanique et robotique médicale ou encore la Majeure Biotech et Numérique). Désormais, l’idée est de franchir un pas supplémentaire et de faire en sorte que cet objectif structure ce qu’on appelle dans le milieu de l’enseignement supérieur « notre référentiel de compétences ». Auparavant, ce référentiel était principalement structuré autour de compétences scientifiques et techniques. Maintenant, on y ajoute des compétences liées à ces enjeux. L’ingénieur ESME doit à présent être en mesure de comprendre et mesurer l’impact de ses projets et de son travail, pour ensuite pouvoir le minimiser, opter pour une éco-conception ou une conception régénérative et accompagner ces transitions dans son entreprise. C’est vraiment une prise de conscience pour l’école et toute la communauté de l’ESME.


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Cette prise de conscience intervient dès la 1re année ?

Oui et elle se poursuit tout au long de la formation. D’ailleurs, cette évolution fait également écho à une autre transformation liée, elle, à la dernière réforme du baccalauréat qui nous demande d’intégrer des profils plus variés à des formations scientifiques pointues. Ainsi, les trois premières années de formation à l’ESME – les deux années du Cycle préparatoire et la première du Cycle ingénieur – s’articulent autour de quatre unités d’enseignement revisitées.


En quoi consistent-elles ?

La première unité concerne les outils et savoirs de l’ingénieur, autrement dit les incontournables cours de mathématiques et physique. La deuxième unité, elle, est nommée « MIR » (pour « Méthodes de l’ingénieur responsable ») et voit les étudiants travailler uniquement en groupes sur un projet pluridisciplinaire s’inspirant du vivant. Cette unité permet un apport de connaissances en SVT, en sciences techniques, en sciences physiques et en sciences en société, soit quatre disciplines complémentaires, et aboutit à une évaluation se présentant sous forme d’une étude d’un système comme, par exemple, un système de production d’énergie s’appuyant sur les ondes créées par le mouvement des nageoires d’un poisson. Les étudiants vont d’abord analyser ce système puis, au fur et à mesure des trois premières années, ils seront en mesure de le modéliser, de tirer des axes d’améliorations possibles et, enfin, de concevoir par eux-mêmes ce type de système. On n’est plus sur des évaluations classiques et des devoirs sur table, mais bien sûr de la méthodologie et un raisonnement responsable autour des sciences appliquées à la technique ! La troisième unité, « Langages de l’ingénieur », englobe tous les langages : le français, l’anglais, une LV2 et, petite originalité, les langages informatiques. Enfin, la quatrième et dernière unité repose sur le développement du projet personnel et professionnel de l’étudiant, avec toutes les notions relatives à la vie associative, à l’engagement citoyen, au choix du parcours parmi les six proposés par l’école dès la prépa, etc. On casse les codes et les habitudes disciplinaires pour mieux traduire dans la réalité cette démarche de l’ingénieur responsable. Au fond, le but est de permettre à l’étudiant de pouvoir répondre à toutes les questions qu’il peut et doit se poser : à quoi sert ce que je suis en train de faire ? Quel est l’impact de ce que je fais ? Comment collaborer avec les autres ? Comment mobiliser mes connaissances de différents domaines ? La prise de conscience commence par là.


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Est-ce que ce changement de statut modifie aussi l’organisation de l’école ?

Comme toutes les sociétés à mission, l’ESME a désormais une raison d’être (voir encadré). Cette dernière se décline en trois objectifs RSE : former des ingénieurs capables d’intégrer les enjeux RSE, favoriser la réussite du plus grand nombre ainsi que l’égalité des chances des apprenants et, enfin, développer des compétences internes tout en interagissant avec notre écosystème pour ces mêmes enjeux. Ce dernier objectif passe notamment par le fait de travailler étroitement avec des experts de la RSE qui font justement bouger la société. C’est ainsi que, pour cette rentrée 2021, nous nous sommes associés à makesense, un acteur reconnu de la transition écologique et sociale, pour mettre en place le Biom’Impact : une grande semaine thématique organisée cet automne en partenariat avec le Ceebios pour l’ensemble de nos étudiants de 1re année, quel que soit leur campus, afin de les sensibiliser au vivant à travers des projections, des rencontres, des ateliers et un créathon !

Toutefois, définir une raison d’être et se fixer des objectifs ne suffit pas : en tant que société à mission, nous devons également rendre des comptes via la création d’un « Conseil de mission » dont le rôle est d’observer la mise en œuvre de nos chantiers, de nous conseiller, de nous alerter et d’évaluer les résultats que nous obtiendrons en fonction des objectifs que nous visons. Nous sommes actuellement en train de monter ce conseil indispensable à notre réussite. Il sera composé de représentants de l’école – un responsable RSE, un enseignant-chercheur, un administratif, un étudiant de la « Green Team » (l’équipe associant une vingtaine de personnels et étudiants pour la mise en place du Plan Vert sur les campus de l’école) – mais aussi de personnalités externes, comme un responsable développement durable d’une entreprise du SERCE (le Syndicat des Entreprises de Réseau de Construction Electrique) et un expert, idéalement un représentant de la Chambre de commerce et d’industrie spécialisé dans l’accompagnement des entreprises dans la transition énergétique et écologique. C’est aussi cela, l’intérêt d’une société à mission : toutes les personnes liées à l’ESME, des parents d’élèves jusqu’aux partenaires externes, pourront suivre nos actions et leurs effets. Ce n’est pas que de la communication !


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En parlant des entreprises, comment ont-elles accueilli cette volonté de transformation de l’ESME ?

Très bien, évidemment ! Ces enjeux sont aussi ceux de toutes les entreprises. Alors, quand on leur dit que nos ingénieurs vont être formés pour accompagner ces transitions dans le monde professionnel, elles ne peuvent être que ravies. D’ailleurs, les entreprises ne sont pas les seules à soutenir notre démarche : notre réseau d’Anciens est aussi derrière nous ! Nos alumni auraient pu regretter le fait que, pour appuyer cette évolution, l’école ait également décidé de changer de logo et de raccourcir son nom d’ESME Sudria à simplement ESME, mais ils ont été très réceptifs. Ils savent qu’une école d’ingénieurs plus que centenaire comme l’ESME se nourrit de changements, qu’elle ne peut rester figée dans le temps. C’est d’ailleurs ce qu’on retrouve à travers le livre que l’AIESME vient de publier, qui retrace l’histoire de cette très grande – et très active – communauté des diplômés. Les alumni aiment l’idée de voir l’école se projeter à ce point vers l’avenir et sont rassurés de constater que nous souhaitons avoir les moyens de nos ambitions, que notre démarche est crédible et ne ressemble en rien à du greenwashing.


Cette nouvelle identité visuelle était-elle nécessaire pour marquer le coup et annoncer cette autre dynamique ?

C’est une action très symbolique, oui. Le logo, c’est ce qu’on voit partout, tout le temps, et ce nouveau logo tranche avec l’ancien qui, de mémoire, existait depuis bientôt 10 ans : il fallait bien cela pour officialiser cette transformation. Et puis, changer d’identité visuelle, c’est aussi un bon moyen de susciter la curiosité, d’interpeller. Notre nouvelle devise, « l’école des ingénieurs des énergies et des technologies numériques pour l’innovation au service d’un monde durable », s’inscrit dans cette même logique. Mais je tiens à rappeler à nos étudiants que ces changements ne les empêcheront évidemment pas de pouvoir continuer à s’appeler entre eux les « Sussus » ! (rires)


Énergie, développement durable, numérique… l’ESME se transforme pour préparer l’avenir

La raison d’être de l’ESME :

« Développement industriel, mondialisation, épuisement des ressources, effets de la production d’énergie sur le climat, les énergies sont au cœur des problématiques à résoudre pour le futur. L’essor des technologies de l’information révolutionne les économies et les rapports sociaux, créant autant d’opportunités d’innover. En cohérence avec la raison d’être du Groupe IONIS auquel elle appartient, l’ESME Sudria forme depuis plus d’un siècle des ingénieur(e)s, audacieux, créatifs et innovants qui accompagnent et pilotent grandes évolutions de notre monde : transformation numérique et transition énergétique, prise en compte des enjeux sectoriels comme ceux des transports, de la santé… Son approche systémique, sa formation pluridisciplinaire intègrent à tous ces défis les aspects humains, sociétaux et environnementaux que l’école fait progresser au même rythme que les avancées technologiques, tant en partenariat avec des laboratoires académiques que dans ses relations avec des entreprises de toutes tailles. »


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