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Suivre des études d’ingénieurs… et gravir le Mont Blanc !

Qui a dit que les ingénieurs n’étaient à l’aise que derrière leurs machines ou leurs écrans d’ordinateur ? Sans doute pas l’ESME qui soutient, accompagne et pousse ses étudiants à se dépasser également en dehors des murs de l’école !

Ainsi, après vous avoir présenté le parcours d’un champion de standup paddle et celui de deux néo-triathlètes, l’ESME vous propose de découvrir une autre belle aventure sportive signée par certains de ses futurs ingénieurs : l’ascension du Mont Blanc. Un exploit, parti d’un simple pari entre amis, qu’ont pu réaliser Esteban de Abreu, Mohamed Drouazi, Kevin Nedjam et Octave Suinot (promo 2024) à la fin du mois d’août 2022.

Suivre des études d’ingénieurs… et gravir le Mont Blanc !

Comment de futurs ingénieurs se retrouvent-ils à tenter l’ascension du Mont Blanc ? Quel a été le déclic ?

Kévin : En fait, j’avais déjà tenté l’ascension du Mont Blanc l’année dernière et je gardais depuis en moi l’idée de réitérer l’expédition. Cette idée est ensuite arrivée jusqu’aux oreilles d’Octave, de Mohamed et d’Esteban… qui en parlaient déjà de leur côté !

Octave : C’est vrai ! En début d’année, j’étais tombé sur une vidéo d’un talk-show sur internet où un invité confiait avoir justement essayé de faire l’ascension du Mont Blanc avec des amis. Il expliquait y être allé sans suivre d’entraînement spécifique en amont, ce qui allait à l’encontre de tout ce que je pensais sur ce que devait être la préparation d’une telle ascension. En l’écoutant, je me suis dit que c’était possible.

Kévin : Et il n’a pas fallu longtemps pour qu’on décide de réaliser l’aventure ensemble.

Qu’est-ce qui vous attirait dans un tel défi ?

Kévin : Dans la vie, il y a parfois des phrases qui vous restent en tête, sans trop savoir pourquoi. Ainsi, j’ai toujours gardé à l’esprit la fois où un professeur de mon école primaire m’a parlé du Mont Blanc. Étant naturellement curieux, je me suis dit qu’un jour, si l’opportunité se présentait, j’irais faire une expédition là-bas. Plus le temps passait et plus je voyais aussi cette aventure comme un bon moyen de me dépasser, d’aller au-delà de mes limites, et ça m’attirait encore plus même si, en fin de compte, aucun de nous quatre n’est parti avec l’idée de réaliser un exploit sportif : notre but était d’abord de partager une expérience humaine, entre camarades.

Mohamed : L’alpinisme, je n’y avais jamais vraiment pensé avant que l’on se mette à en parler. Ce qui m’a surtout intéressé, c’était de pouvoir dépasser mes limites et vivre une belle aventure entre amis !

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Justement, combien de temps s’est écoulé entre le début de votre préparation et le grand départ ?

Kévin : Plusieurs semaines car il y a eu deux types de préparation. La première s’est faite chez nous en Île-de-France, où chacun de nous suivait un programme établi par un préparateur sportif sur environ 9 semaines, axé sur le renforcement musculaire, la perte de masse grasse et l’augmentation des capacités d’endurance. La seconde s’est faite dans les Alpes durant trois jours, juste avant le grand départ, pour que l’on puisse s’acclimater en faisant des randonnées sur neige en altitude. On a chaussé les crampons, utilisé des piolets, etc. Après cet ultime entraînement, on a donc attaqué l’ascension, avec deux jours de montée et un jour de descente. Mais si la première partie de la préparation n’a pas été difficile, cela n’a pas été le cas de celle juste avant l’ascension, avec notamment une journée passée en altitude à marcher pendant 9 à 10 km sur de la glace munis de crampons, avec un beau pic à 3 800 m. C’était une belle journée bien difficile !

Vous étiez-vous fixé un objectif ?

Kévin : Non, aucun, si ce n’est de partager une aventure humaine entre nous et avec les guides. Nous n’allions pas prendre tous les risques pour atteindre absolument le sommet. On voulait juste tenter l’expédition.

Pour autant, vous avez tout de même pu atteindre le sommet !

Mohamed : On est assez contents, bien sûr, même si j’ai finalement trouvé la préparation plus compliquée que l’ascension elle-même ! (rires) Par contre, une fois au sommet, la sensation est incroyable. C’est ça qu’on recherchait !

Qu’est-ce qui est le plus beau, le chemin ou l’arrivée ?

Mohamed : Pour moi, c’est le chemin, sans hésiter !

Octave : Je suis d’accord ! Les jours d’entraînement précédant l’ascension, nous avions un guide « très physique », qui nous a un peu poussés dans nos limites pour voir ce qu’on avait dans le ventre. Il nous a un peu surentraînés par rapport à l’ascension pour que nous soyons à l’aise. C’est franchement quelque chose d’atteignable pour beaucoup de gens à condition d’avoir de la motivation !

Kévin : De mon côté, j’ai tout de même préféré l’arrivée au sommet. Là-haut, on ressent beaucoup d’énergie : les nuages nous traversent, il y a un grand ciel bleu, le soleil nous tape dessus, avec des conditions extrêmes et peu d’oxygène… C’est un très beau moment ! Mais le chemin aussi, c’était quelque chose. De nous voir nous dépasser et nous encourager dans les moments plus difficiles, pour toujours continuer à avancer, c’était aussi très fort.

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Est-ce que cela vous a donné envie de relever un autre défi sportif prochainement ?

Octave : Alors, pour l’anecdote, un peu avant le Mont Blanc, nous sommes déjà tous les quatre partis faire le GR20, cette grande randonnée qui fait traverser la Corse en diagonal ! C’est Kévin qui a donné l’idée puisqu’il avait déjà pu le faire les années passées. Cela nous a clairement confortés dans notre volonté de multiplier les expériences sportives entre amis et, maintenant que l’ascension du Mont Blanc est passée, on ne va clairement pas s’arrêter là. Pourquoi pas tenter le Kilimandjaro la prochaine fois ?

Kévin : Quand on est redescendus, on était clairement chargés en émotion, si bien que je comptais d’abord me reposer plutôt que de penser tout de suite à une autre expédition. Pour autant, pas mal de personnes me disaient qu’après le Mont Blanc, j’allais avoir rapidement envie de me frotter à d’autres défis mythiques, comme le Kilimandjaro ou l’Everest… et finalement, elles avaient raison ! Désormais, maintenant que je me suis reposé, je me dis qu’on peut tout à fait envisager de tenter le plus gros sommet de d’Afrique après fait celui d’Europe !

Mohamed : Une fois qu’on a vécu ce genre d’expérience, on ne demande qu’à en revivre d’autres !

En ce moment, le Mont Blanc fait surtout parler de lui pour l’impact qu’a le réchauffement climatique sur ses paysages, ce qui rend son ascension parfois encore plus périlleuse. Avez-vous été témoins de cet impact ?

Kévin : C’est surtout grâce à notre guide que l’on a pu s’en rendre compte. Il nous a appris beaucoup de choses sur place et nous a fait prendre conscience de l’impact du réchauffement climatique en nous montrant l’apparition de crevasses inhabituelles ou en nous expliquant le recul de la mer de glace. Cette dernière était, il y a 100 ans, au bord de Chamonix alors qu’aujourd’hui, elle se trouve à près de 3 000 mètres… Ce sont des choses qui, sans les yeux de notre guide, nous n’aurions pas remarquées.

Octave : On a eu de la chance de pouvoir faire cette expédition car on ne sait pas si l’on pourra profiter encore du Mont Blanc pendant longtemps… Et quand on échange avec des personnes ayant réalisé plusieurs fois l’ascension dans le temps, toutes sont unanimes pour dire que le paysage change désormais à très grande vitesse…

Enfin, quel conseil pouvez-vous donner à celles et ceux qui souhaiteraient tenter l’aventure ?

Kévin : Cette aventure m’a vraiment appris quelque chose d’intéressant sur l’humain. En effet, je pense que nous avons tendance à imaginer les difficultés plus grosses qu’elles ne le sont en réalité. Mon conseil serait donc de se lancer car c’est en faisant les choses qu’on apprend ! Bon, bien sûr, il faut se lancer intelligemment car, ici, on parle tout de même d’une expédition qui peut potentiellement coûter la vie si l’on ne respecte pas les règles en vigueur. Pour le Mont Blanc, il faut obligatoirement un guide pour deux personnes par exemple.

Octave : Il faut surtout se dire que ce n’est pas si compliqué quand on est préparé, aussi bien mentalement que physiquement.

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